Ne croyez pas tout...
Le changement climatique dans la science, la politique et les médias
« L'ère du réchauffement climatique est révolue ; l'ère de la cuisson globale est arrivée. L'air est irrespirable. La chaleur est insupportable. » Celui qui l’affirme n’est pas n’importe qui. Ces mots sont extraits d'une conférence de presse donnée par le Secrétaire général des Nations unies le 27 juillet 2023. Il personnifie l'alarmisme climatique.
« Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi tant de gens croient que le changement de climat récent est presque entièrement dû à l'activité humaine, même si les preuves du contraire sont nombreuses ? Là, c'est un climatosceptique qui s'exprime. Un scientifique qui croit au réchauffement climatique, mais qui ne pense pas que l'homme en soit en grande partie responsable. Quelqu'un qui pense que l'influence du CO2 est largement exagérée. Ces opinions sont le plus souvent ignorées, mais elles se comptent tout de même par dizaines de milliers. Parmi eux figurent de nombreux professeurs de sciences naturelles et environ 70 lauréats du prix Nobel. »
Le changement climatique est un sujet suscitant la controverse, les alarmistes tenant le haut du pavé (au propre et au figuré). Ne conviendrait-il pas d'adopter une approche plus sobre, scientifique ? Le CO2 est-il responsable du réchauffement de la planète ? Un climatosceptique peut-il encore avoir son mot à dire, s'interroge l'historien Luc Pauwels sur Doorkraak.
Oui, répond-il, surtout quand il s'agit d'un homme de la trempe de Jules de Waart qui, né en 1942, a fréquenté le monde scientifique (il a étudié la géographie physique, y compris le climat ; sa thèse porte sur l'évolution du paysage dans le Sud de la France au cours des 60 derniers millions d'années) et le monde politique (social-démocrate, il a siégé à la chambre basse du Parlement néerlandais pour le parti travailliste dont il a longtemps été le porte-parole en matière d'environnement). (Après avoir pris sa retraite, de Waart est retourné à l'université et a obtenu une maîtrise en sciences politiques et une maîtrise en philosophie des sciences.)
de Waart s'étonne, rapporte Luc Pauwels, « que les scientifiques suivent parfois la majorité et les subventions comme des moutons dociles ». Alarmistes climatiques dominants et climatosceptiques minoritaires « ne communiquent pas » ou ne communiquent plus. Entre ces deux groupes, « il y a des gens qui ne sont pas à l'aise avec la polarisation actuelle ». C'est la raison qu'il avance pour avoir écrit un livre sur le changement climatique dans la science, la politique et les médias (Geloof niet alles…: klimaatverandering in wetenschap, politiek en media).
« Prenons l'exemple de l'effet de serre, propose de Waart. Il a une forte connotation émotionnelle, mais il est mal défini sur le plan scientifique. L'effet de serre existe depuis des centaines de millions d'années et a augmenté la température de la terre d'au moins 33 degrés. Sans effet de serre naturel, la Terre ne serait qu'un gros bloc de glace. Quand les alarmistes climatiques parlent d'effet de serre, ils font en fait référence au réchauffement planétaire de 1 à 1,2 degré Celsius provoqué par l'homme au cours des 170 dernières années. Ils n'évoquent aucunement l'effet de serre naturel. »
Le mot « durable » pose aussi problème, analyse Luc Pauwels. Eoliennes et panneaux solaires sont qualifiés de durables parce que le soleil et le vent sont inépuisables. Mais, ils nécessitent d'énormes quantités de métal, de béton, de plastique, de métaux rares et d'argent. Les éoliennes, surtout en mer, nécessitent aussi beaucoup de maintenance. Le problème des déchets est loin d'être résolu. Nous le laissons aux générations futures.
Les alarmistes du climat et ceux qui doutent de l'importance du rôle de l'homme dans son évolution partent du principe que la Terre s'est réchauffée d'un degré depuis 1850, poursuit-il, mais diffèrent diamétralement à propos de l'idée que le CO2 serait la principale cause du réchauffement. Certains scientifiques affirment même qu'un peu plus de CO2 fait du bien à la Terre, car il la rend plus verte et plus fertile.
Les gaz à effet de serre ne peuvent expliquer plus de 20 % du réchauffement entre 1850 et 2020. Le rôle de la vapeur d'eau est largement sous-estimé. Les estimations récentes du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), pourtant à ranger plutôt du côté alarmiste, parlent d'une influence de 75 % sur la température. Pour le CO2 , ce ne serait pas plus de 12 %, peut-être même moins.
On peut s'attendre à une nouvelle diminution de l'importance du CO2 pour la période postérieure à 2020. Le reste, note Jules de Waart, concerne des facteurs naturels et humains sans rapport avec les gaz à effet de serre, tels que la suie, les effets d'îlots de chaleur des grandes agglomérations et les incendies de forêt déclenchés intentionnellement. Pour les alarmistes du climat, parler ainsi revient à jurer dans une église.
Le plus navrant est qu'il est pratiquement certain que l'affirmation selon laquelle les gaz à effet de serre et le CO2 sont les principaux moteurs du réchauffement climatique doive être traitée comme fausse. Or, nous sommes prêts à dépenser des milliers de milliards pour cela. Nous nous trompons complètement de cible, conclut-il.